Que veux-tu savoir, W.?
Olivier Panis fut, et demeure l'un des pilotes les plus sous-estimés qui soient.
Par le grand public en tout cas.
En revanche, sa fiabilité et ses capacités de metteur au point sont immensément reconnues dans le microcosme.
D'ailleurs, après la déconvenue Prost Grand Prix, c'est rien moins que l'écurie McLaren qui lui propose un poste de pilote essayeur, le temps de se refaire une santé morale, et de replonger dans le bain.
Si elle est chanceuse, son unique victoire au GP de Monaco en 1996 peut aujourd'hui être considérée une sorte de récompense morale pour l'ensemble de sa carrière où il joua souvent de déveine.
Il fut notablement victime d'un gros accident en 1997, lors de ce qui s'annonçait comme sa saison la plus flamboyante.
Jean Alesi, lui était un de ces pilotes dont on dit qu'ils sont nés trop tards, au moment où la F1 n'était plus qu'une froide science dans laquelle abnégation, courage et sens du spectacle n'étaient plus que des vertues désuettes et moquées.
Ses débuts furent fracassants, sa carrière fut également poissarde sans jamais que son talent ne soit mis en cause, et pour cause, il était très grand, son talent. Il était d'ailleurs tenu en très, très haute estime par Mr Schumacher lui-même.
Son accent et son tempérament, furent souvent tournés en dérision. Les Guignols en ont fait un... guignol, évoquant sorties de routes et bacs à gravier qui n'existaient que dans leur imagination défaillante.
Jean a tenu l'équipe Ferrari à bout de bras durant des années, lorsque cette équipe était agonisante, il lui donnait l'étincelle, et la popularité. Les supporters italiens l'adoraient comme ils adorèrent un autre bourrin trop tôt disparu: Gilles Villeneuve, dont il arborait le même numéro 27.
L'erreur qui, en quelque sorte, saborda sa carrière, fut de rejoindre Ferrari en 91 alors qu'un pré-contrat le liait à Williams. Les Rouges déclinaient, mais personne ne le savait, les britons étaient en pleine ascension, mais là il aurait pu, ou dû s'en douter.
Mais, gamin, il bavait devant les Ferrari et s'était juré que quand il serait grand il en piloterait une, ce qu'il fit. Un rêve de gosse, ça vaut tous les titres mondiaux, parfois.
Une seule victoire aussi, chanceuse aussi, sauf que lui aurait dû en remporter une dizaine si la poisse l'avait un peu lâché.
Jean Alesi et Olivier Panis n'ont jamais, à proprement parler, été confrontés en duel.
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