Groupie hystérixx |
|
Inscription: Aoû 12, 2006 23:09 Messages: 3573 Localisation: Paris
|
WHEN THE LEVEE BREAKS
un de mes morceaux préférés
Dom's
8 - When The Levee Breaks :
Rien que pour le jeu de basse de Jones, déjà, cette adaptation d'un blues de Memphis Minnie est tout à fait jouissive....mais il y a cette voix d'engagement de Plant, encore fédérateur là aussi, il revient sur ses hurlements de Led Zep 1, mais on sent une maturité certaine acquise, et puis son harmonica...mamaille !
Bonzo, enregistré paraît-il au fonds d'un couloir pour en obtenir ce son en profondeur, genre tubulaire mais pour qu'il en sorte une grosse tornade blues là aussi...Là, il semble plutôt flashy que heavy....
Et puis du riff obsessionnel de Pagey, accentuant bien une certaine lourdeur de l'ensemble fortement entaillée/scandée par les drums de Bonzo dont on retrouvera plus tard la même présence sur In My Time Of Dying.....du reste, un peu comme Robert Fripp en fut friand chez King Crimson, j'ai bien l'impression que vers la fin du morceau, Page a même mis des parties de guitares retournées à l'envers, pas longtemps hein, mais ça le fait bien, et puis et puis à la fin des fin du morceau ce minuscule riff/éructation de Page largué là, comme une ultime mandale dans la tronche...waouu ! ce son là....
Ce beau blues, même si pas trop radical, clot un superbe album du Zeppelin, un album charnière en fait, car il porte en lui les stygmates des trois premiers mais se comporte déjà en éclaireur de ce qui va venir par la suite, je pense en particulier au superbe Houses of The Holy....
Et puis un héritage des sessions de ce Led Zep IV se retrouve dans Physical Grafitti, "Down By The Seaside" enregistré a Island Studios en 1971 et "Night Flight" et "Boogie With Stu" enregistrés à Headley Grange en 1971. Alors un petit jeu pour finir : si ces trois morceaux avaient absolument du figurer sur Led Zep IV, comment les auriez-vous intercalés avec les autres ? sinon, lequels auraient-ils pu (du) remplacer à votre avis ? Bon et puis questions valables pour 3, 2 ou même un seul morceau hein....
Pierrou
When the Levee Breaks
Cette chanson impressionnante, l'une des toutes meilleures du Zep, ne figure pas forcément parmi les plus populaires, peut-être parce que sa grande complexité interdisait de l'interpréter correctement en concert. When The Levee Breaks : quand la digue s'effondre, si vous préférez. Le début du morceau, avec la batterie énorme de Bonham, clef de voûte du morceau (qui sera samplée un peu plus tard, comme chacun le sait, sur le Rhymin' and Stealin' des Beastie Boys), et ce motif de guitare implacable, donne exactement l'impression d'une vague gigantesque qui déferle en emportant tout sur son passage. Mais ce genre de procédés sonores, qui alourdissaient certains blues précédents, trouvent ici, sans que l'on puisse d'ailleurs trouver d'explication particulière, une place naturelle dans le morceau, que l'on arriverait pas à imaginer sans eux. Ce titre marque en effet l'apogée du blues zeppelinien, qui n'avait encore jamais atteint une telle maturité, et ne parviendra plus tout à fait, par la suite, à marier avec une telle perfection l'originalité, le sens de la mélodie et la puissance. C'est presque un genre de Stairway to Heaven version blues, en moins progressif, tout de même, un festival de guitares entrecroisées, de bottleneck, d'harmonica menaçant, Plant qui passe par toutes les octaves de sa voix, depuis les graves, veloutés et bluesy, jusqu'aux sommets les plus escarpés. Comment sait-on, comme sent-on que cette chanson est un blues, d'ailleurs? Il y a bien de la guitare slide, avec notamment un solo remarquable, fougueux, passionné, mais elle contourne avec une habileté surprenante tous les poncifs du genre. Plant s'est quant à lui totalement libéré de ses influences nettement perceptibles sur le premier album pour ne plus chanter que comme Robert Plant, et la structure de la chanson n'évoque que de façon lointaine les douze mesures classiques. Ah si, les paroles, tout de même, sont des paroles "blues". Elles sont d'ailleurs tirées, paraît-il, d'une chanson de Memphis Minnie, qui est créditée dans le livret des Complete Studio Recordings. Et incroyablement, quand Plant chante"If you're going down South they got no work to do, if you don't know about Chicago", on y croit à fond, je dirais même plus, on le vit avec lui, même quand il prend, pour quelques instants, des inflexions de vieux bluesman de la campagne, on marche complètement dans la combine. Comme l'album dans son ensemble, magnifiquement divers et brillant de bout en bout, ce morceau est un condensé aussi cohérent et accrocheur qu'étonnant, qui fusionne sans se forcer toutes les influences du Zep, ou presque. Et comme l'album dans son ensemble, c'est un nouveau joyau dans la discographie de Led Zeppelin.
|
|