Groupie hystérixx |
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Inscription: Aoû 12, 2006 23:09 Messages: 3573 Localisation: Paris
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stairay to heaven
Dom's 4 - Stairway To Heaven :
Alors ce fameux Stairway...j'ai été obligé de l'oublier carrément, je l'ai écouté des milliers de fois, j'en avait même appis les paroles par coeur tellement il m'avait motivé et fait prisonnier. C'est le morceau parfait, c'est la cigarette du condamné à mort autant que le billet doux glissé dans le sac de la fille qu'on aime, et c'est tant d'autres choses...
Les paroles elles-même me semble posséder un rythme, une musique propre qui nous émeut avant même de savoir ce qu'elles peuvent bien vouloir dire...
Il y a un état de grace dans ce morceau car le temps laisse libre cours à une respiration collective qui va peu à peu s'accélérer et...
Guitares acoustiques et flutiau au départ, ambiance éthérée et vocaux aériens, là aussi, vision de sous-bois, omniprésence chevaleresque, possession totale de leurs moyens par ces quatre musiciens associés, et puis le pouls de cette hydre à quatre coeurs va vraiment s'emballer, l'électricité ambiante explose et arrache à la terre de grand pans de matière qu'elle offre à l'éther, des éclairs foudroyants réveillent et font prendre conscience de soi, mais ils ne font pas forcément mal, ils démangent de l'intérieur, des pressions insoutenables s'accumulent et explosent en myriades d'étoiles jaillissant d'un manche de guitare..... pffff....que c'était bon nom de zeus !...que c'était bon.....
Pierrou
Stairway to Heaven
Il y a des jours comme ça où je voudrais bien, tel un personnage de cartoon, recevoir un piano sur le coin de la tronche, et de la secousse, devenir amnésique. Déjà, bien sûr, pour épouser la jolie infirmière qui s'efforcerait de me faire recouvrer des bribes de mon passé, comme dans les meilleurs Harlequin. Mais aussi, et surtout, pour oublier tout ce que je sais de ce morceau, tout ce que j'en savais déjà bien avant d'écouter Led Zeppelin IV, et avoir la chance de le découvrir avec les oreilles vierges de ceux qui avaient acheté ce disque à l'énigmatique pochette en 1971. Ou des veinards qui ont assisté à l'un des concerts brûlants donnés par le Zep au début de cette année-là. Il était amusant de constater, il y a quelques mois, que lorsque sur notre newsgroup chéri, chacun a présenté son Top 10 des chansons de Led Zeppelin, cette chanson mythique n'y figurait généralement pas ; trop évidente, intouchable? Stairway to Heaven n'est pas, de toute façon, la chanson la plus attachante de Led Zeppelin. Il y en a des plus sexy, des plus émouvantes, des plus amusantes, des plus folles dans la discographie du Zep, qui trouveront du coup, chez l'un ou chez l'autre, plus d'écho que celle-ci. Mais il n'y a pas besoin de beaucoup l'écouter pour se rendre compte que cette chanson est bien un concentré du meilleur du Led Zeppelin de 1971, voire un concentré du meilleur de Led Zeppelin tout court, pour ceux qui considèrent IV comme le sommet du groupe (ce n'est pas spécialement mon cas). C'est, à l'époque, l'un des morceaux les plus longs du Zep, qui savait alors encore être relativement concis dans l'écriture. L'un des plus méthodiquement et patiemment assemblés aussi, à l'évidence. Rien à voir avec Dazed and Confused ou Whole Lotta Love, qui sont plus des titres "allongés" tournant un peu à la jam que des morceaux "longs" dont l'ambiance s'installerait progressivement. D'ailleurs, on pourra remarquer que contrairement à ces deux chansons, les versions live de Stairway ne sont jamais beaucoup plus longues que la version studio, tout juste si l'intro et le solo prennent un peu de bide au passage. Je disais donc que sur cette chanson, le Zep nous fait la totale et a sorti quasiment tout ce qu'on aime chez lui. On trouvera donc du folk acoustique médiévalisant, avec Plant qui a ressorti le déguisement de ménestrel de Led Zep III (qui lui va comme un gant), un mélange aigre-doux de guitares acoustiques, électriques et d'orgue façon Thank You, un solo aussi court qu'éblouissant (avec un peu de slide au passage), et un final musclé et intense, sans jamais être brutal ou mélodramatique, non, plutôt quelque chose de merveilleusement subtil. Le mélange, très calorique, sur le papier, est étonnament digeste au final, les différentes parties se fondent les unes dans les autres avec la logique hallucinante des jolis rêves, l'accélération du Zeppelin et les virages qu'il amorce sont imperceptibles, bref, on est loin du contraste acoustique/électrique, fort/faible d'un Babe I'm Gonna Leave You (qui ne se résume pas sûrement pas à ce contraste entre couplet et refrain, cela dit). Peut-on vraiment reprocher quelque chose à cette chanson? Les (vrais) flûtiaux du début? Objection rejetée, parce que j'ai appris à aimer le folk anglais, et donc la flûte aussi, et vous devriez en faire autant. Quoi encore? Son petit air de "premier de la classe", brillant, mais aussi un peu coinços sur les bords? On en a déjà parlé, faut suivre, un peu, et puis bon, finalement, une fois débarrassée de son auréole et de tout le tintouin, on se rend compte que c'est une très jolie chanson douce et touchante. Non, vraiment, c'est un chouette morceau, et pour le redécouvrir, un petit conseil pour finir, vu le faible risque de chutes de pianos du 4ème étage, on peut toujours se plonger dans les versions live, et notamment celle d'Earls Court sur le DVD, qui est vraiment sublime.
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