Salut à tous, ça fait des années que je n'ai pas posté ici mais je me suis dis que ça pourrait vous intéresser. J'ai rencontré Billy Kulke, chanteur de Letz Zep à Rennes vendredi pour mon émission de radio et mon webzine (
www.timetoblast.fr). Voilà la transcription de l'interview et je vous mets aussi la set list de Rennes
Tout d'abord peux-tu nous présenter ton passé avant Letz Zep ?Je suis de Liverpool, une ville qui a un héritage musical très important et je suis parti sur Londres pour former mon propre groupe. On a plutôt bien marché sur la scène londonienne avec des concerts en tête d'affiche au Marquee par exemple. On a aussi tourné avec des groupes comme Ozzy Osbourne, Roger Daltrey, Saxon. C'est un peu comme si on était dans les groupes de tête en deuxième division mais sans jamais réussir à monter en première division.
Comment s'appelait le groupe en question ?Jagged Edge. Personne ne s'en rappelle et c'est pas plus mal (rires)
Pourquoi avoir formé Letz Zep ?On a finit par comprendre avec le groupe qu'on ne serait jamais la « next big thing » mais on voulait continuer à jouer pour notre propre plaisir. On a d'abord fait 2 ou 3 petits concerts par an et ça a commencé à grossir, les gens voulaient nous voir. Quand Robert Plant est venu nous voir ça a vraiment accéléré les choses vers le niveau professionnel. On a tout simplement choisi de reprendre Led Zeppelin parce que c'est notre groupe préféré. Le groupe fait partie intégrante de toute la musique que j'aime, c'est normal de vouloir jouer les morceaux que tu aimes.
Tu étais vraiment un fanatique du groupe ou juste un simple amateur qui voyait ça comme un job sympa ?Si on voulait vraiment reprendre un groupe pour faire de l'argent on ferait du Abba (rires) Led Zeppelin est très difficile à faire et les fans du groupe sont très pointilleux avec la musique. C'est un de mes groupes préférés et je voulais les reprendre pour mon plaisir personnel mais aussi pour le challenge musical qu'il représente. Et on a eu de la chance, le public a adhéré.
Comment choisissez vous les morceaux à interpréter ?Pour moi tous les morceaux de Led Zeppelin sont égaux. J'aime autant Ten Years Gone que Kashmir. Bien sûr le public veut entendre certains morceaux. Il y a donc 3 ou 4 morceaux que nous jouons tous les soirs, peut-être dans un ordre différent mais ils sont toujours dans la set list. Nous essayons d'ajouter les morceaux qui nous plaisent en espérant qu'ils plaisent aussi au public. Nous ne voulons pas être un espèce de « Best of » vivant, ce serait vite ennuyeux. C'est ce que faisait Led Zeppelin à l'époque.
Que peut-on attendre pour ce soir alors ?Ce soir c'est un peu spécial, c'est notre première tournée en France. Nous allons bien sûr jouer les morceaux que tout le monde attend mais aussi le set acoustique qui est un des points culminants du show. J'adore ce passage. Tu peux donc t'attendre à pas mal de tubes ce soir.
Faut-il s'attendre à vous voir jouer fidèlement les morceaux dans leur version album que tout le monde connaît ou faîtes vous comme Led Zeppelin à leur époque avec des variations et de l'improvisation ?Évidemment des morceaux comme Rock and Roll sont très proches de la version studio mais d'autres morceaux sont ouverts à l'interprétation et à l'improvisation comme le faisait Led Zep. On ne se donne pas forcément de cadre, on commence le morceau, je chante un peu ce que je veux, Andy (guitare) joue ce qu'il a envie et quand on le sent on reprend tous ensemble. Ça marche très bien ! Ce n'est donc pas complètement répété à l'avance.
Écoutez vous beaucoup d'enregistrements pirates pour vous inspirer de ce que faisait le groupe en concert ?Oui tout à fait. J'ai par exemple des enregistrements de la tournée de 1977 que j'aime beaucoup. On s'en sert surtout pour les enchaînements entre les morceaux. Ça nous permet de comprendre comment ils s'y prenaient pour passer d'un morceau à l'autre et quand l'idée nous plaît on s'en sert.
J'ai lu que Jason Bonham s'était servi de ce genre d'enregistrements bootlegs pour préparer le concert de reformation de 2007...Oui en effet. C'est bien utile pour certains morceaux. Dazed and Confused par exemple. On reprend quelques passages pour ce genre de morceaux. Tu verras ça tout à l'heure.
Jouez vous aussi les reprises que le groupe aimait faire en live ? Dans les medleys à l'intérieur de certains morceaux peut-être ?Oui ça nous arrive. Quand on joue en salle c'est difficile parce qu'ils ont souvent un couvre feu, on doit faire attention mais cela fait réellement partie de notre show de jouer Blueberry Hill et toutes ces choses là.
C'est la première fois que vous venez en France, comment se passe ce début de tournée ?Jusque là très bien ! Mieux que ce que nous espérions. L'Olympia était complet et c'est une des meilleures salles qui existent au monde. C'était très excitant pour nous, très prestigieux quand tu vois qui a foulé ces planches avant nous. On nous avait dit que le public français était très difficile. Mais dès le début les gens étaient debout. Hier soir à Rouen, tout le monde était debout avant la fin et venait devant. On ne s'attendait vraiment pas à ça.
L'Olympia est une des rares salles françaises dans lesquelles Led Zeppelin a joué. Ça a du être un peu spécial pour vous ?Ils y ont joué sur la première tournée en 1969, nous avons donc essayé de coller un peu plus à ce qu'ils jouaient à cette époque et notamment sur ce concert là. C'était assez bizarre de penser que le groupe avait joué les mêmes morceaux au même endroit tant d'années auparavant.
Pour en revenir au « phénomène Tribute », il devient de plus en plus important en France, qu'en est-il dans les autres pays ?Nous arrivons d'Espagne, là bas ça marche très fort. Led Zeppelin marchait déjà très fort là bas à l'époque. Pour le public nous jouons très bien la musique d'un très grand groupe. Il nous respecte pour ça et le fait que nous soyons des bons musiciens britanniques. Comme tu le dis ça commence en France et nous sommes très contents d'être parmi les premiers à venir jouer ici.
Quel public vient vous voir ? Vous arrive t-il de rencontrer les spectateurs ?Oui cela nous arrive. Bizarrement dans les premiers rangs nous voyons souvent les plus jeunes puis les trentenaires et enfin les cinquantenaires dans le fond. Beaucoup de gens viennent avec leurs enfants pour leur montrer comment ça se passait à l'époque. On a même vu des octogénaires à nos concerts, c'est donc un public très varié. C'est très sympa de voir ça.
Comment fais-tu pour être Robert Plant sur scène tous les soirs ?C'est un très grand costume à enfiler. C'est un chanteur exceptionnel les gens attendent donc beaucoup de moi. Je sens en début de concert que le public attend les premières notes pour voir ce que je vaux. Cela pourrait être décourageant mais c'est en fait très excitant, j'adore faire ça.
Tu étais au concert de reformation en 2007 ?Oui.
Tu joues ses morceaux à longueur de temps, qu'as tu pensé de la prestation du vrai Led Zeppelin ?C'était intéressant parce que je crois qu'ils avaient quelque chose à prouver. Quand ils se sont reformés pour le Live Aid et pour Atlantic ce n'était pas terrible. Ils avaient donc quelque chose à prouver en 2007. C'était vif et tranchant : un Led Zeppelin du XXIe siècle. Nous produisons le show que le Led Zeppelin donnait dans les années 70. S'ils avaient continué à jouer ça n'aurait plus rien à voir aujourd'hui, ils seraient à l'avant-garde comme ils l'ont toujours été. Le concert de 2007 c'était ça. Le meilleur concert que j'ai vu de toute ma vie.
Avez-vous des sets spéciaux pour différentes occasions (anniversaire d'un album par exemple) ?Oui, nous essayons de garder le set frais et vivant. Pour l'Olympia par exemple nous voulions jouer des morceaux de 1969 quand Led Zeppelin y a joué. Dans des salles nous aimons aussi jouer le set acoustique, chose que nous pouvons difficielemnt faire dans des festivals par exemple.
Rennes, 03/02/2012
Rock and Roll
Heartbreaker
Misty Mountain Hop
Since I've Been Loving You
No Quarter
Babe I'm Gonna Leave You
Dazed and Confused
Entracte
Gallows Pole
That's The Way
Bron Y Aur Stomp
Black Mountain Side
Kashmir
Stairway To Heaven
Moby Dick
Whole Lotta Love
Rappel
Immigrant Song