lespaul_standard a écrit:
blue sky bag a écrit:
Mon cher lespaul_standard, on ne joue pas à "qui a raison, qui a tort", les goûts et les couleurs ...
On parle bien d'albums live là ? Il n'y a pas 15 interprétations possibles, un live est un enregistrement d'une performance réalisée en concert, en direct devant un public. Toute altération de cette performance fait que le live n'en est plus vraiment un.
C'est plus subtil que ça puisque les altérations consistent parfois uniquement à faire glisser une partie live d'un soir vers une autre de manière à "optimiser" la performance. Or le matériau travaillé c'est toujours du
live à l'origine, donc on évolue toujours dans la catégorie "enregistrement en public"
lespaul_standard a écrit:
[Il est évident qu'un album live ne peut pas transmettre fidèlement le ressenti du public du concert, parce que le son sera différent, le volume, l'atmosphère, etc...mais ce qui est suggéré, c'est que ce qu'on entend a été joué devant le public, et susceptible d'avoir été entendu par lui..
Merci d'avoir précisé et affûté ta pensée. Avec cette restriction là apportée, on peut efectivement arriver à la définition d'un caractère définissant nettement ce qu'est un enregistrement live "authentique".
lespaul_standard a écrit:
[Si on veut faire un produit retravaillé, pas de problème. Page l'a fait avec We're Gonna Groove sur Coda, et c'est intéressant. Si l'artiste estime que le concert n'est pas bien comme il est, il n'a qu'à tout refaire en studio, ou ne refaire que les parties qu'il estime perfectibles, et sortir un album. C'est juste l'appellation "live" qui pose problème. Il faudrait faire un label AOC pour les live.
En arrière-plan de ce débat, il y a également la confrontation qui s'opère chez l'artiste entre le travail "studio" et la performance en public. Et il est clair que ce sont deux exercices différents comme peuvent l'être le cinéma et le théâtre par exemple.
Ce qui est source de complexité, c'est le cas des groupes comme Led Zeppelin qui ont évolué à une période charnière, la fin des années 60 et les années 70, période qui a vu une révolution dans les techniques d'enregistrement, de sonorisation, de video projection etc. Ceci évoluait en parallèle avec une période d'effervescence artistique luxuriante et une remise en question totale des valeurs pregnantes des générations précédentes qui n'avaient abouties qu'aux impasses sombres, tragiques et destructrices des deux conflits mondiaux.
Chez Led Zep, l'album de transition entre les deux parties de l'oeuvre, pour moi, c'est le IV. L'album central. C'est à partir de là que s'ouvre la voie vers la complexité instrumentale, l'emploi massif des overdubs, des effets studio etc.. Ca existait auparavant mais ça a pris une ampleur de plus en plus grande.
Donc LZ en live s'est retrouvé confronté à une difficulté dans la deuxième partie de sa carrière, celle de pouvoir reproduire sans les appauvrir, les arrangements des chansons dans leur version studio. Et à ce chapitre, je trouve qu'ils n'y sont parvenus que d'une manière très imparfaite. Ca plus l'erreur criante à mon sens de ne pas diversifier plus leur setlists en allant puiser dans des perles comme "When the Levee Breaks", "The Rover", "The Wanton Song", "Night Flight", "In The Light", "Fool in the Rain", "Poor Tom", "Wearing &Tearing", "Tea for One" etc ... Et j'ai quand même le sentiment qu'ils auraient dû faire appel à des musiciens additionnels en live pour mener à bien ce virage. Choix qu'ils n'ont jamais effectué, préférant jusqu'au bout privilégier cet aspect "performance instrumentale" qui après 1973, a fini par devenir lassant.
L'idéal pour moi ça aurait été de mettre un terme à toutes les longueurs solo en live et de laisser s'exprimer tourte la richesse de leur catalogue studio fabuleux, tout en ménageant encore un espace pour les jams et l'improvisation, mais de manière plus créative que ce qu'ils ont pu faire. Pourquoi ne pas stopper le "Moby Dick" en live et tenter de reproduire le "Bonzo's Montreux" studio (qui justifie chaque seconde de son enregistrement je trouve, voilà un exemple d'utilisation réussie de traitement électronique du son) en l'adaptant et en restant dans des critères de durée raisonnables.