venusohm a écrit:
Gabriel a une notoriété que Ocora n'a sûrement pas.
Sans vouloir t'offenser, visiblement tu ne connais pas OCORA, jette un oeil au catalogue.
Et puis si c'est juste une question de notoriété, je pourrais te rétorquer que NFAK en a beaucoup plus que PG, peut-être pas dans ton quartier, mais au niveau mondial, je suis désolé mais PG c'est à peine un poil de cul.
Je ne veux pas avoir l'air de dénigrer PG en tant qu'artiste, aucun de mes commentaires ne fait allusion à ça. Pour ce que j'en ai écouté, c'est un truc qui ne m'intéresse pas, mais je n'empêche personne d'apprécier, ni de le dire.
Par contre tout ce qui se dit à propos de son soit disant rôle niveau musiques du monde, dès qu'on s'y connait un peu, on se rend vite compte d'une supercherie, nauséabonde.
Je veux dire par là que je connais bien le sujet et que des productions Real World je m'en suis tapé un beau paquet avant de me forger cette opinion, ce n'est pas là juste un rejet après 3 mp3 écoutés dans une bagnole, ce n'est pas un simple préjugé.
venusohm a écrit:
La mettre au service de ces musiques n'a pu que leur garantir un surcroit de lumière dont beaucoup de gens, dont ceux des labels qui oeuvraient dans l'ombre jusque là, ont profité.
Je vais me répéter, mais OCORA, ce n'est pas un label de l'ombre, renseigne-toi.
D'autre part, si tu estimes que c'est moins connu, c'est peut-être juste parce qu'il n'a pas de démarche commerciale agressive, effectivement quand OCORA sort un disque, il n'est pas dans les chart, il n'y a pas de pub dans le métro...
venusohm a écrit:
Ensuite faire la promo de musiciens en en parlant dans les interviews c'est bien, les produire et organiser des tournées c'est plus difficile mais c'est mieux.
J'ai pas très bien compris où tu veux en venir avec ça, mais par exemple, je pense que Jeff Buckley a plus fait pour NFAK que PG, juste en en parlant en interview et sur scène. Parce qu'il communique une émotion, là où PG en prenant NFAK en tournée ne fait que profiter d'une réputation (pas la sienne) et surtout sans aucun but artistique partagé (c'est à dire juste le sien).
A noter qu'à l'époque NFAK a déjà fait plusieurs concerts-tournées, aussi bien en France qu'en Angleterre et qu'en un an il vend bien plus d'albums que n'en vendra PG de toute sa carrière (ça c'est juste pour les amateurs de chiffres).
Véronique a écrit:
bon.... je ne savais pas que PG avait embauché Nusrat en fond de scène, c'st effectivement honteux
Je ne mets évidemment pas de lien, mais pour les curieux, vous pouvez lancer une recherche sur toutoube, tu trouvras par exemple, une version live de signal to noise avec NFAK au fond de la scène qui 3 ou 4 fois au milieu du morceau se retrouve avec les projo sur la gueule pour faire 30s de choeur avec des "ahahahahahahaaaaaaaah" absolument indigestes et stériles.
Pour revenir au message de dom's, il dit des choses très importantes.
D'abord sur le parallèle avec le reggae qui n'a pas lieu d'être, pour une bonne et simple raison, c'est que les instruments du reggae sont les mêmes que ceux du blues, rock... il n'y a pas de "choc des univers".
Et puis surtout, au niveau instrument, culture, traditions... les enjeux sont énormes.
Je reprends l'exemple d'occora (mais il y en a des dizaines de labels comme ça, peut-être pas aussi gros...), les artistes y sont enregistrés brut de brut, parfois sur place. Des dizaines d'instruments, de compositions... sont sauvés de l'oubli, on leur offre une postérité.
Pour prendre un exemple concret que je connais bien, les musiques d'Asie centrale ont échappé à l'oubli et à l'extinction grâce à des labels comme OCORA (radio france). Un multi instrumentiste comme Davlatmand que j'aime beaucoup, avec son disque chez OCORA, il ouvre des écoles de musiques, il réapprend à des gosses à jouer avec des instruments multicentenaires, qu'ils n'étaient plus qu'une poignée de vieux musiciens à maîtriser.
Même chose pour les répertoires, dans ces contrées enclavés (Tadjikistan, Ouzbékistan...) la musique n'est pas écrite, la disparition des musiciens c'est la fin des instruments mais aussi des chansons et de toute une culture elle aussi plus que centenaire (on y joue des morceaux qui n'ont pas bouger depuis le 13ème siècle, c'est assez extraordinaire à écouter).
Aujourd'hui grâce à cet album et aux tournées qu'il a pu faire, les gamins tadjik ne sont plus uniquement tournés vers la guitare et autres instruments "occidentaux" comme ça commençait à être le cas (les détournant des instruments locaux). Davlatmand est même ministre de culture dans son pays et poursui son action.
Autre exemple que l'on pourrait citer est celui de Kudsi Erguner (joueur de ney) qui lui, à part la musique, consacre une partie de sa vie à promouvoir les musiques du monde, à sauver des patrimoine, comme le sien a pu être sauvé en son temps (je crois même qu'il a travaillé en France à la programmation du Théatre de la ville).
Tous ces profils, tous ces parcours n'auraient jamais pu être avec des labels du genre Real World qui font la promotion et leur pognon de l'exacte contraire de ces valeurs.
Leur démarche s'apparente exclusivement à de la prédation : des artistes plus ou moins world qui ont soit déjà une grosse notoriété soit font des choses qui sont "occidentalisables", et dont les oeuvres sont mariés à des DJ ou musiques du coin de façon à les diluer suffisament pour être vendable.
Après l'estampille musique du monde sur ces productions, c'est plus une etiquette qu'une réalité.
Que ça permette à machin ou machine de découvrir tel ou tel truc pour aller plus loin, on s'en fout.
Parce que s'il n'y avait pas Real World et que machin ou machine avait envie de musique du monde, ben il aurait acheter un NFAK chez OSA ou un Davlatmand chez OCORA, plutôt que les bouses infâmes de PG qui en plus ne rate jamais une occasion de se faire mousser sur les pochettes de disque, les plaquettes de présentation, les sites Real World, les programmations Womad...