Vous l'attendiez tous, vous n'osiez l'espérer, un second topic Japanoise sur le forum Led Zeppelin ! Trop longtemps vous avez souffert de l'absence de ce groupe dans Music Planet, voilà le mal réparé avec un sujet spécifique consacré aux fabuleux
Les Rallizes Dénudés !!!
De rien de rien
... Les Rallyes de quoi ? Cela mérite des informations plus précises.
(tiré de l'excellent blog Chroniques en Vrac)
Formés en 1967 à Kyoto et splittés après une tournée en octobre 1996, "Hadaka no Rallizes", Japonais d'extrême gauche, ont marqué le temps au fer rouge, débridant les attaches du rock psychédélique à la Blue Cheer et chevauchant dans l'espace sur des préceptes velvetiens.
Pareils aux Stooges, Hadaka no Rallizes attachent dès la fin des années 60 une importance capitale à la distorsion, et inventent un concept qui déterminera bien des tendances dans l'underground nippon. Les frères Takashi prennent pour base le psychédélisme lourd de Blue Cheer, lui calquent une basse tout droit sortie des écuries Motown et fouettent leurs chansons de pans de noise-drone. Le tout restant coiffé de la voix aigue du leader, le fameux gratteux Mizutani Takashi... cela ne vous rappelle rien ? Exact, Fushitsusha autant que Mainliner ou Kousokuya semblent faire la même chose une génération plus tard. Outre LSD March ou encore High Rise, même Keiji Haino ne peut cacher avoir été influencé par Mizutani (bien qu'en premier il s'agisse plus d'Albert Ayler avec son premier combo Lost Aaraaff) dans sa façon de chanter et cet incroyable leitmotiv de la culture supersonique.
(classe hein ?)
Les Rallizes Dénudés proposent donc une musique en accord avec son temps, mais pervertie à la Lou Reed, comme si un énième shoot de coke devait avoir ralenti sa vision du temps et étiré les compositions sous un nuage de bruits qui dessineraient Sister Ray dans la toile d'un ciel sombre. Fin des 60s, l'occident marginal admire le Velvet Underground produit par Warhol Inc., tandis que l'orient s'embrase et devient en quelques années un point central de perturbations, entre les séismes dus à la tectonique des plaques et les vortex ouverts à l'envi par un combo de jeunes fous furieux.
Les Rallizes Denudes tournent un peu partout dès 1968, transportant avec eux une zone géographique où le bruit se fait plus fort, dans une ambiance de (gros) son et lumières à faire péter les concensus ; mirrorballs et grosses enceintes qui leur vaudront quelques ennuis durant leurs premières scènes (annulations de dates, concerts reportés...).
Leur engagement politique extrême va les amener à d'autres soucis plus importants : s'ils occupent l'université de Kyoto en avril 69 et dénoncent la guerre du Viet-Nam en se produisant lors de grandes manifestations étudiantes, un des membres originels du groupe (Wakabayashi) va radicaliser encore plus l'image du groupe en prenant part à l'opération Yodo-Go en 1970 - un détournement d'avion pour la Corée du Nord, sous la houlette de l'Armée Rouge japonaise. Des rumeurs affirment que Mizutani en aurait fait partie. Quoi qu'il en soit, ce dernier clamera un peu plus tard des textes de Lénine, Che Guevara, Hegel ou encore Nietzsche lors d'un concert dans une école primaire.
Cet engagement politique contre le libéralisme aura une incidence de premier ordre sur le reflet du groupe : négligeant les studios, favorisant les messages politiques distribués après de violents riffs, il deviendra au fil des années de plus en plus culte, amassant davantage d'amateurs de sensations fortes que de curieux politisés.
"FORMIDABLE !" me direz-vous, "mais où achète-t-on leurs albums à ces gaillards ?!"
Le problème est bien là : étant donné leurs idéaux, il n'existe que très peu d'enregistrements studio du groupe. Ils n'ont même presque jamais été sortis en disque. Leur discographie officielle se limite à quatre sorties en 1991 à tirage extrêmement limité (une centaine, peut-être plus), dont le fameux
'77 Live, double album d'un concert de 1977 à la fureur indomptable. L'un d'entre eux est un solo de Mizutani, qui donne encore plus de points communs avec un John Cale.
Pourtant, depuis quelques années, Mizutani s'évertue à sortir bon nombre de bootlegs sur des labels spécifiques au groupe, dont les plus "overground" et de qualité sont incontestablement Univive et Ignuitas. Le problème de cette discographie semi-officielle reste encore le prix, qui avoisine souvent entre 50€ et 90€ par objet, malgré quelques rééditions moins chères du label Over Level, qui propose (et c'est heureux) un bootleg du live mythique de 1977.
Retrouvez tout plein d'albums à télécharger sur
cet excellent blog !
CONFIANCE !! L'ESSAYER, C'EST L'ADOPTER !
Si vous aimez le Velvet Underground vous pouvez que aimer.
Eh oui !