J'ai vu Mammuth, hier, parce qu'il pleuvait et que du coup le cinéma devenait une bonne idée.
C'est l'histoire d'un mec, Serge, qui, fraîchement retraité, se voit obligé de parcourir à l'envers le chemin de sa propre histoire au guidon de sa vieille Munch Mammut, tirée de la poussière des souvenirs pour l'occasion, afin de trouver les derniers "papelards" (comme il les appelle) justifiant de ses anciens boulots, papelards nécessaires à l'obtention de sa retraite.
J'ai beaucoup aimé, parce que je suis très émotif, mais peut-être aussi que c'est vachement bien, je sais pas. Depardieu est génial, peut-être l'est-il encore davantage lorsqu'il est dans l'économie de mots, dans la seule prestation physique, qu'il a peu banal, quand même. Les années ne lui ont pas enlevé ce truc bestial qui émane de lui, et lui ont même ajouté une respiration sifflante un peu effrayante, mais il y a toujours cette douceur qui contrebalance. L'actrice qui joue sa nièce, Miss Ming, j'ai peur qu'on nous en rabatte les oreilles jusqu'à s'en écœurer (vous comprenez, elle a un "handicap" -un autisme léger, en fait, doublé des séquelles d'un sale accident pour lequel la justice n'a pas jugé utile de la dédommager plus que ça-, et elle joue avec des gens normaux, et ça fait bander dur les media, en général), mais je ne l'espère pas, parce que c'est vrai qu'elle est extra. C'est son personnage qui, par sa seule existence parfumée à la rose, invoquera l'esprit de Serge pour qu'il regagne son corps usé. Elle, et Isabelle Adjani, spectrale, au sens propre. Et il y a plein d'autres choses que j'ai aimées, mais je ne vais pas refaire le film.
Enfin je le conseille, quoi, vous verrez bien.
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