SIBLY
c'est tellement... tellement.... que dire?? et bien plus encore....
Dom's 4 - Since I've been Lovin You :
intemporel, théatral, sorte de follow-up de "You shook me" mais en plus zeppelinifié, c'est à dire peut-être plus éloigné des sources Dixonniènes pour devenir définitivement labellisé Zep © Perso, j'en aime la progression puissante, les hurlements de Plant et plus spécialement son 2° "cri" (sur la version studio) que j'ai toujours trouvé ahurissant et quasi infini au niveau de la trace qu'il me laissa en plein coeur. Et puis il y a aussi ce solo de Page, flamboyant, ces myriades de notes qui explosent du manche de sa gratte via les marshall pour nous exploser en pleine tronche comme une...enfin, un..... bref, n'oublions pas non plus nos deux associés basse/batterie lourdement indispensables.... magnifique ce blues, mais 7 ans plus tard, il trouva son maître....
c'est à dire?
Pierrou Since I've Been Loving You
C'est peut-être à cause de ce morceau qu'il m'arrive d'éviter la première face de Led Zeppelin III. Non pas qu'il soit nul, au contraire, mais j'y retrouve, hélas pour moi, certains travers qui ternissaient un peu les blues du premier album. Puisque c'est bien de blues qu'il s'agit, celui-ci appartenant à un fameux sous-genre apprécié des amateurs de sensations fortes : le blues zeppelinien. Ce qui suppose, pour le meilleur et pour le pire : un chanteur visiblement très sain de corps et d'esprit mais qui a décidé de nous convaincre qu'il est au bout du rouleau, avec force cris et autres pleurs simulés, une batterie qui cogne si fort que là, c'en est presque douloureux, un peu d'orgue si possible, et une guitare immanquablement bavarde qui se plaît à passer sans crier gare d'une série de petits chuitements charmants à une furie de notes jouées en cascade avec l'énergie du désespoir. Cela dit, ici, les influences blues - un peu pesantes sur le premier album - sont un peu mieux digérées, et rien que les cinq notes d'ouverture à la guitare sont particulièrement mémorables, pour ne pas dire légendaires. Et puis si je n'aime pas tellement l'esprit de la chanson, je dois admettre que la forme a tout de même une certaine tenue. Le son ici est très organique, d'ailleurs, je crois bien que le morceau est une prise live, et si retouches il y a, elles sont particulièrement discrètes, l'ensemble étant particulièrement dynamique et bien joué. J'émettrai une réserve sur la batterie de Bonham que je trouve, pour une fois, un peu lourdaude pour l'exercice. Celui qui s'en sort le mieux, c'est John Paul Jones, à l'orgue, où décidément, sans tapage, il excelle à installer des climats musicaux qui servent toujours la chanson. Le secret de sa réussite, sur cette chanson, est que toute la violence et la tristesse de son jeu sont contenues, d'un bout à l'autre, alors qu'il pourrait partir, tels les trois autres, dans une escalade d'intensité (sonore) comme Jon Lord, par exemple, sait si bien en produire. Si Jimmy Page avait pu avoir le même sens du sous-entendu (comme sur le titre Blue Train du Walking Into Clarksdale de Page et Plant), ce titre serait peut-être le chef d'oeuvre du groupe. Mais l'effet de dynamique faible/fort, doux/dur, semble faire partie du génôme de la chanson, alors il faut accepter et apprendre à apprécier ce solo long, rapide, mélodramatique à outrance, plein de bends censés nous tirer des larmes, ces breaks à répétition, et toute l'artillerie. Mais pourquoi irait-on se lamenter avec Plant, qui trépigne et hurle à qui veut bien l'entendre qu'il travaille dur de 7h à 11h tous les soirs? C'est pas pour dire, mais il est encore loin des 35 heures... Cela dit, peut-on vraiment croire qu'un groupe qui produit des chansons aussi impressionnantes et magnifiquement interprétées, quelles que soient les réserves qu'on peut émettre dessus, ne travaille que 4h par jour?
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