… euh j’ai pu oublier des choses avec le temps mais Page utilisait déjà la Les Paul en France en 69 ça au moins j’en suis sûr ! Et le Commandante avait raison, la preuve cette photo illustrant un compte rendu du concert de Montreux de mars 70 dans le N° 39 de Rock&Folk (avril 1970) On peut voir que Page porte le même polo que sur la photo backstage (bon il aurait pu l’avoir porté ailleurs mais il y a la longueur des tifs, la présence de J.P Leloir qui bossait pour R&F, tout semble concorder…) C'est vrai que Page était très maigre...
Ce qui est incroyable sur cette photo c'est que les spectateurs sont carrément sur la scène, comme s'ils assistaient à une répet entre potes! Pas de barrière, pas de security guards, pas de retours de scène...
Et puis je ne résiste pas au plaisir de vous recopier la fin de cet article vieux de 36 ans. Ca donne une idée de l’emphase (et la longueur des phrases…) des journalistes rock (ici Philippe Paringaux) de l’époque, quand cette musique était encore une affaire d’initiés par chez nous, malgré les ventes de disques confortables du premier album et surtout du II qui passait partout en ce printemps 70 :
« … Led Zeppelin a électrifié le blues (et le rock aussi, puisque le quart d’heure final a été consacré à un medley de vieux thèmes rock qui projeta contre la scène une foule aux yeux hagards et fit tomber à genoux, en prière, l’un des adorateurs du dieu Page) jusqu’au fond de ses vieux os et en fait autre chose, un langage si différent de ce qu’il était à l’origine que la question de l’authenticité ne se pose même plus. Ce qui était humain est devenu mécanique, mais cette machine-là possède un pouvoir assez terrifiant sur ceux à qui elle parle, comparable seulement à celui d’un autre ensemble qui ne fait pas de sentiment, l’Iron Butterfly (déjà ce nom…) : le pouvoir de faire de ses auditeurs des écervelés au sens propre du terme. Page, à qui j’ai demandé après le show ce qu’il en pensait, a paru surpris, comme si ce problème ne lui était jamais venu à l’esprit, comme s’il ne trouvait pas étonnant de voir un gamin de quinze ans se rouler à ses pieds, se prosterner, prier. Prier pour Jimmy Page ! Ce dernier lui eût-il mis sa botte dans la figure, le gosse eût dit merci et léché le sang de ses lèvres touchées par Dieu.
« C’est une sensation fantastique que de rendre les gens aussi heureux » , a-t-il dit. Heureux ? Peut-être, après tout…
Led Zeppelin était immense et inquiétant, sous le ciel rouge des projecteurs, fournaise crépitante dans laquelle se tordaient les dieux-pantins de la grande décadence. »
Amen!
zeplee